Cet article a été rédigé par Mark Brough, conseiller technique senior pour Development Initiatives.
Depuis que le pacte relatif au financement de l’action humanitaire (« Grand Bargain ») a été conclu en 2016, une attention accrue est portée à la nécessité d’accroître les financements en faveur d’acteurs locaux et nationaux. Pour effectuer le suivi des engagements pris par les acteurs humanitaires, il est crucial d’assurer la disponibilité des données permettant d’identifier les organisations qui reçoivent des financements de la part de donateurs internationaux. Ces données sont utiles pour déterminer si les organisations basées dans les pays touchés reçoivent suffisamment de financements.
En 2022, Development Initiatives a travaillé avec d’autres acteurs dans le but d’améliorer le mode d’identification des entités gouvernementales dans leurs données de l’IITA. Nous avons fait le point sur les avancées de ces travaux en août. Il en est ressorti que l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (Gavi) et le Ministère britannique des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement ont déjà commencé à identifier précisément les entités gouvernementales avec lesquelles ils travaillent.
Identification des organisations qui reçoivent des financements
Plus récemment, nous avons développé de nouveaux outils d’analyse afin de déterminer les types d’organisations qui reçoivent des financements. Nous sommes ravis d’annoncer l’ajout de deux nouvelles fonctionnalités au portail des données humanitaires de l’IITA. Vous pouvez voir ces fonctionnalités sur la page de données des signataires pour chaque organisation (par exemple, le Ministère britannique des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement , les Pays-Bas, ou l’Agence des États-Unis pour le développement international [USAID]). Nous estimons que ces mises à jour sont directement applicables aux travaux de surveillance des engagements en matière de localisation pris dans le cadre du « Grand Bargain ».
Tout d’abord, il est désormais possible de savoir où sont enregistrées les organisations qui reçoivent des financements. Ainsi, on peut voir que le Ministère britannique des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement finance des ONG ou des entreprises enregistrées en Afrique du Sud, au Bangladesh, en Inde, au Kenya, au Mozambique, au Népal, au Nigéria, au Pakistan et en Tanzanie. On constate en outre que les Pays-Bas financent des ONG ou des entreprises enregistrées au Ghana et au Kenya, et que l’USAID finance des ONG ou des entreprises enregistrées en Afrique du Sud, au Bénin, au Ghana, en Inde, au Kenya, au Liban, au Malawi, au Mozambique, au Nigéria, en Ouganda. À l’avenir, il serait également utile de connaître le montant et la part des dépenses allouées à ces organisations. Il serait aussi pertinent de découper les données de différentes manières, par exemple, afin de pouvoir consulter uniquement les dépenses consacrées aux projets en cours, ou les dépenses effectuées au cours d’une année donnée.
Ces chiffres peuvent paraître faibles, mais cela s’explique en partie par le fait que les calculs prennent actuellement en compte toutes les années. Les données des Pays-Bas datent de 1997, et la traçabilité n’a commencé à être introduite qu’au cours des dix dernières années. L’étude des projets en cours ou des dépenses effectuées ces dernières années devrait donc donner une idée nettement plus précise de la situation. Nous aimerions approfondir cette question à l’avenir.
Recommandations
Les signataires du « Grand Bargain », qui publient des données conformément à la norme de l’IITA, devraient accélérer les progrès concernant la saisie des identifiants des organisations au sein de leurs systèmes.
- Les signataires du « Grand Bargain », qui publient des données conformément à la norme de l’IITA, devraient accélérer les progrès concernant la saisie des identifiants des organisations au sein de leurs systèmes. Dans certains cas, il peut être nécessaire de procéder à des ajustements du système pour ajouter un champ aux systèmes de gestion de projets, afin de saisir le numéro d’immatriculation de l’entreprise ou de l’association caritative pour chaque organisation. En outre, les signataires devraient contacter les bureaux de pays ou les chefs de projets pour les encourager à remplir systématiquement ces champs dans les systèmes de gestion de projets.
- Il est recommandé aux signataires d’établir une méthodologie claire, en s’appuyant sur les travaux susmentionnés, dans le but d’assurer le suivi des engagements en matière de localisation liés au « Grand Bargain » à l’aide des données de l’IITA. Cela nécessitera un peu plus de travail. Le fait qu’une organisation soit ou non enregistrée dans le pays recevant les fonds est un critère important de la définition d’un acteur local ou national au titre du « Grand Bargain », mais cela ne permet pas, par exemple, de savoir si une organisation est une entité locale affiliée à une ONG internationale. Cependant, l’identification manuelle des financements versés à ces organisations devrait également être largement simplifiée avec cette méthode.
Comme toujours, vos questions et vos commentaires sur ces travaux sont les bienvenus. Veuillez nous contacter à l’adresse [email protected].