Synchronisation des données de l’IITA avec les systèmes des gouvernements

  • 26 mars 2019

Entretien avec Anders Hofstee, cofondateur de Catalpa International, sur les travaux de Catalpa en matière de transparence de l’aide et sur le lancement de leur nouvel outil, IATI Sync.

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Qu’est-ce que Catalpa International ?

Grâce à la conception et à la technologie, nous améliorons la façon dont fonctionnent l’aide et l’action en faveur du développement. Nous nous appuyons beaucoup sur les données et les éléments factuels. La transparence de l’aide est vraiment un sujet qui nous passionne. Nous travaillons également dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’environnement, du développement des marchés, du handicap...

Nous nous efforçons d’aider les gens à prendre des décisions éclairées. Mohinga, notre plus gros projet d’information sur l’aide, porte sur la collecte de données nationales et internationales concernant l’aide au Myanmar. Il est actuellement soutenu par l’agence allemande de coopération internationale (GIZ). Nous travaillons également sur un système de gestion de l’information sur l’aide (SGIA) en Ouzbékistan, en partenariat avec le PNUD.

Quand avez-vous commencé à encourager les gouvernements à gérer leurs données sur l’aide ?

Nos travaux sur les systèmes d’information sur l’aide ont démarré en 2013. À la suite d’un atelier au Myanmar, nous sommes arrivés à la conclusion que le contexte unique de ce pays nécessitait un système local et personnalisé de collecte et de gestion des données relatives à l’aide reçue. Nous avons alors travaillé avec nos collègues du gouvernement du Myanmar pour concevoir le SGIA Mohinga, premier SGIA respectant scrupuleusement la norme de l’IITA. Nous avons officiellement lancé Mohinga en février 2015, lors du Forum pour la coopération en matière de développement qui a eu lieu au Myanmar. Assurer dès le départ sa conformité à la norme de l’IITA a permis de simplifier l’importation de données via IATI Sync.

IATI Sync est le premier outil de synchronisation automatique des données de l’IITA et des données de l’aide locale. L’actualisation a lieu toutes les nuits.

En quoi consiste IATI Sync ?

IATI Sync fait partie du SGIA Mohinga. Nous avons lancé cet outil à la fin de l’année dernière. Avant IATI Sync, certains partenaires travaillant au Myanmar étaient contraints de rendre compte deux fois de leurs dépenses pour l’aide, puisqu’ils les communiquaient déjà à l’IITA. Avec Sync, le système se connecte chaque nuit à un serveur OIPA (Openaid IATI Parser and API) pour vérifier si de nouvelles données financières relevant de l’IITA sont disponibles. S’il en trouve, il les importe directement dans le SGIA. Les informations actualisées apparaissent immédiatement sur les tableaux de bord, profils et outils d’analyse des données. IATI Sync réduit la charge de travail que représente la collecte de données et en accroît l’efficacité, tout en améliorant la qualité des données recueillies. Il permet l’intégration directe des données de l’IITA dans les données locales.

Qu’est-ce qui vous a poussés à développer IATI Sync ?

Nous cherchons sans cesse à optimiser la gestion des données sur l’aide et à faciliter leur utilisation en vue d’améliorer la prestation de services. Notre premier outil de synchronisation était un importateur d’activité, que nous avons mis au point avec le ministère britannique du Développement international (DFID) et d’autres partenaires de développement au Myanmar. Mais à l’occasion d’ateliers de conception, nous avons pris conscience de la nécessité de mettre au point un outil de synchronisation de l’information financière.

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L’outil IATI Sync de Catalpa International

Cela nous paraissait logique, car ce sont les informations les plus fréquemment actualisées. Nous avons donc décidé de développer un outil répondant à cette demande. IATI Sync devait réduire la charge de travail que représente la saisie de données, améliorer la qualité des données et aider les utilisateurs à consacrer davantage de temps à leurs projets.

Outre la réduction du temps passé sur les rapports, y a-t-il d’autres avantages ?

IATI Sync devait réduire la charge de travail que représente la saisie de données, améliorer la qualité des données et aider les utilisateurs à consacrer davantage de temps à leurs projets.

IATI Sync est le premier outil de synchronisation automatique des données de l’IITA et des données de l’aide locale. L’actualisation a lieu toutes les nuits. Il peut accroître significativement la durabilité des travaux de collecte de donnée car une fois installé, il actualise les projets dès que de nouvelles données financières sont disponibles. La synchronisation permet également l’import rapide de données beaucoup plus détaillées qu’en saisie manuelle. IATI Sync dresse un panorama plus précis et plus complet de la situation au Myanmar en matière d’aide. Les informations incluent les types, les volumes et les utilisations de l’aide. Grâce à ces données de meilleure qualité, le gouvernement du Myanmar et ses partenaires peuvent veiller à ce que les ressources soient coordonnées et utilisées là où elles doivent l’être.

Selon vous, quels avantages les gouvernements ont-ils à utiliser les données de l’IITA ?

Nous considérons essentiel que les initiatives mondiales de développement soient pilotées par les collectivités locales. Les données de l’IITA permettent aux gouvernements de contrôler les informations relatives à l’aide dont bénéficie leur pays et de les utiliser pour surveiller ce qu’il se passe à l’échelle nationale. Mohinga assure désormais le suivi de plus de 14 milliards de dollars US d’aide accordée au Myanmar et inclut des informations sur les donateurs et les actions financées.

Les données de l’IITA permettent aux gouvernements de garder le contrôle sur l’aide et de suivre ce qu’il se passe à l’échelle nationale.

Grâce à ces informations, les gouvernements peuvent planifier plus efficacement l’avenir du pays. Des données de meilleure qualité permettent un suivi plus concret de l’aide, ce qui est essentiel pour la prise de décision. De plus, les données de l’IITA peuvent réduire considérablement les coûts de suivi pour les gouvernements, notamment grâce à des outils comme IATI Sync, qui facilite la consultation des données publiées et des informations locales relatives aux activités et aux résultats.

Où peut-on trouver de plus amples informations sur vos projets avec l’IITA ?

Vous pouvez vous rendre sur mohinga.info pour voir le fonctionnement du SGIA Mohinga et de l’outil IATI Sync. De nombreux partenaires de développement utilisent déjà IATI Sync, notamment le PNUD, l’UNICEF, les gouvernements italien et australien ou l’agence fédérale allemande GIZ.

D’autres projets sont également présentés sur notre site et vous pouvez suivre Catalpa International sur Twitter, LinkedIn et Facebook.

Avez-vous d’autres projets en matière de gestion de l’information relative à l’aide ?

Oui, beaucoup ! Cette année, nous prévoyons de développer nos capacités en matière de projets SGIA en vue d’intégrer les données publiées de l’IITA et de permettre la synchronisation automatique de davantage d’informations, notamment sur les organisations, les activités et les résultats. Ceci afin de rendre le suivi plus concret. Nous sommes également heureux de travailler sur un projet de SGIA en Ouzbékistan, que nous étendrons en fonction de nos nouveaux partenariats.

IATI Sync

Nous nous efforcerons par ailleurs de développer le potentiel de notre logiciel Openly, qui est la clé de voute de beaucoup de nos projets (y compris Mohinga). Openly s’appuie sur la norme de l’IITA, qui propose un langage commun pour la description des activités de développement. Ce logiciel offre aux partenaires d’implémentation une plateforme partagée leur permettant de consulter, entre autres, les profils des donateurs, les activités, les outils de collecte de données et les résultats, afin d’accroître la coordination de l’aide. Outre Mohinga, vous pouvez voir Openly en action sur les profils organisationnels dans Hamutuk, notre programme alimentaire multisectoriel.

Nous sommes convaincus qu’il est possible d’optimiser les travaux communs des partenaires de développement, et l’utilisation d’Openly par les organisations au Myanmar, en Ouzbékistan et au Timor-Leste en sont la preuve.