La transparence est essentielle à la coopération au service du développement

  • 17 avril 2014

Article rédigé par les organisateurs de la 18e table ronde de la réunion de haut niveau du Partenariat mondial pour une coopération efficace au service du développement

La réunion de haut niveau du Partenariat mondial pour une coopération efficace au service du développement a souligné que le gouvernement ouvert, les données ouvertes et l’engagement civique, en tant que mécanismes de transparence et de responsabilité, étaient déterminants pour renforcer l’efficacité du développement.

Le rôle fondamental de ces mécanismes a fait l’objet d’une table ronde intitulée « La bonne gouvernance, la transparence et l’efficacité des institutions au service du développement : le gouvernement ouvert, l’engagement civique et les données ouvertes facilitent la réalisation des objectifs de développement ».

La session était présidée par Guillermo Cejudo (Centre mexicain de recherche et d’enseignement économiques) et réunissait les participants suivants :

  • S.E. Sheikha Lubna al Qasimi (Ministre de la Coopération internationale et du Développement des Émirats arabes unis)
  • Hillevi Engström (Ministre de la Coopération internationale au développement de Suède)
  • Mireya Aguero (Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Honduras)
  • Alejandro González (Directeur général de l’organisation « Gestión Social »  (GESOC) au Mexique)
  • Philipp Schönrock (Directeur du Centre de réflexion stratégique international – CEPEI en Colombie)

Le concept de gouvernement ouvert a le vent en poupe depuis le lancement en 2011 du Partenariat pour un gouvernement ouvert (PGO), une initiative internationale visant à rendre les gouvernements plus transparents, plus ouverts, plus responsables et plus réactifs vis-à-vis de leurs citoyens. Comme le PGO, le Partenariat mondial cherche à inclure les organisations de la société civile, à renforcer les institutions et à promouvoir un accès ouvert à l’information.

Les participants de la table ronde ont examiné comment ces concepts pouvaient s’appliquer dans le domaine de la coopération au service du développement, pour éradiquer plus efficacement la pauvreté et accroître les efforts adaptés aux besoins réels des bénéficiaires. Le rôle des données ouvertes, l’autonomisation des citoyens et l’efficacité des institutions ont été considérés sous l’angle de la transparence, non seulement pour ce qui concerne la stratégie et la répartition des ressources, mais aussi les retombées dans les pays donateurs et bénéficiaires.

Voici les principales conclusions de la table ronde :

  1. La publication de données de qualité sous un format ouvert est essentielle pour garantir l’efficacité et la responsabilité de la coopération au service du développement. La table ronde a souligné le rôle central des données pour les prises de décisions dans le domaine de la coopération pour le développement et, partant, la nécessité d’avoir des données à jour, prospectives et détaillées pour permettre la prise de bonnes décisions. L’accès à des données de qualité permettant aux parties prenantes de suivre la répartition des fonds issus de la coopération en faveur du développement permet de mieux coordonner les efforts et de garantir la responsabilité des donateurs et bénéficiaires.  Pour exploiter pleinement le potentiel des données, celles-ci doivent être publiées sous un format ouvert et rendues accessibles aux citoyens. La disponibilité et l’utilisation généralisées de données de qualité peuvent améliorer les initiatives de développement et donner aux gouvernements, aux donateurs et aux citoyens les moyens de collaborer afin d’optimiser l’efficacité du développement.
  2. La transparence est la pierre angulaire d’une coopération renforcée au service du développement. Les participants se sont accordés sur le rôle capital de la transparence dans le dialogue concernant l’efficacité de la coopération pour le développement. Ils ont notamment souligné la nécessité de promouvoir une culture de la transparence en renforçant la volonté politique, les capacités et les mesures incitatives pour favoriser et institutionnaliser la transparence. Les participants ont aussi plaidé en faveur d’un rapprochement entre la transparence et les résultats de développement, particulièrement par le biais de la documentation. À cet égard, la norme de l’IITA montre bien comment la transparence, lorsqu’elle est assortie d’une volonté politique, de capacités techniques et d’un engagement civique, peut améliorer les résultats des programmes de développement.
  3. Le PGO offre un cadre précieux pour favoriser la collaboration entre les citoyens et les gouvernements. La transparence et l’engagement civique se trouvent au cœur de la transition de l’aide humanitaire vers la coopération en faveur du développement. Dans le cadre de l’aide, les donateurs et les gouvernements cherchent à mesurer, comprendre et satisfaire les besoins des bénéficiaires. Or la coopération pour le développement doit partir de l’idée que les citoyens peuvent être les acteurs de leur propre développement. Dans cette perspective, l’autonomisation des citoyens et leur accès à l’information sont essentiels. C’est l’essence même de la théorie du changement du PGO : la coopération passe par la cocréation.

Le PGO donne l’occasion aux réformateurs publics de se réunir dans une démarche constructive pour penser ensemble de nouvelles solutions aux problèmes de la société. Les réformateurs issus des structures publiques comme privées doivent collaborer efficacement pour améliorer la vie des citoyens dans le monde entier.

D’une manière générale, les participants à la table ronde ont reconnu que la coopération au service du développement devait être transparente et accessible pour tous les citoyens. Alors que les pays donateurs doivent transmettre des informations sur la distribution des fonds, les pays bénéficiaires doivent eux communiquer sur leur répartition et les retombées des actions de développement. La transparence, le gouvernement ouvert et les données ouvertes sont des outils efficaces pour promouvoir la responsabilité. Ils jouent également un rôle essentiel pour instaurer un climat de confiance qui favorise une collaboration efficace entre les gouvernements, les citoyens et les organisations internationales.