Suivi des engagements de transparence pris dans le cadre du Grand Bargain

  • 20 mars 2019

Cet article a été initialement publié par Development Initiatives. Il a été rédigé par Angus Urquhart, conseiller principal sur les politiques et l’engagement, et Lisa Walmsley, consultante principale sur l’utilisation des données et les engagements de transparence pris dans le cadre du Grand Bargain.

Trois grandes organisations humanitaires, signataires du Grand Bargain, ont commencé à publier des données relatives à leurs dépenses conformément à la norme de l’IITA au cours des six derniers mois.

Les acteurs humanitaires ont enregistré des progrès majeurs concernant les engagements du Grand Bargain en matière de transparence. Trois grandes organisations humanitaires, parmi les 59 donateurs et organisations humanitaires signataires de l’accord, ont commencé à publier des données relatives à leurs dépenses conformément à la norme de l’Initiative internationale pour la transparence de l’aide (IITA) au cours des six derniers mois : le Comité international de la Croix-Rouge, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.

Elles rejoignent les rangs des signataires du Grand Bargain qui honorent leurs engagements en matière de transparence, l’un des dix domaines d’engagements de cet accord. Mais publier des données ne suffit pas. Pour que les processus de prise de décision, de redevabilité et d’apprentissage puissent s’appuyer sur des données, celles-ci doivent être accessibles et utilisables. C’est donc sur cet aspect qu’il convient désormais de se pencher.

47 des 59 (80 %) signataires du Grand Bargain, ou au moins un de leurs associés ou membres, ont publié des données ouvertes via l’IITA.



Au 2 janvier 2019 :

  • 47 des 59 (80 %) signataires du Grand Bargain, ou au moins un de leurs associés ou membres, ont publié des données ouvertes via l’IITA.
  • Plus de 90 % d’entre eux incluent des données sur leurs activités humanitaires.
  • Plus de 83 % d’entre eux utilisent actuellement la version 2.02 (qui permet de signaler les activités, de renseigner les numéros GLIDE et de rendre compte des financements dédiés aux programmes humanitaires d’urgence) ou la version 2.03 (qui, en plus des fonctionnalités ci-dessus, permet de rendre compte des engagements ainsi que des fonds préaffectés et des espèces). Ce chiffre devrait grimper à 89 % au cours des six prochains mois, le Canada, les Pays-Bas et le Royaume-Uni envisageant de passer à la version 2.03.

Ces initiatives montrent que les organisations prennent des mesures pour honorer leurs engagements au titre du Grand Bargain. Cela devrait également accroître le nombre de données ouvertes disponibles pour l’analyse, le suivi et la prise de décision. Ces chiffres devraient encore s’améliorer à mesure que les membres et associés des organisations signataires commenceront à publier des informations. Par ailleurs, de plus en plus de donateurs (la Belgique, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, par exemple) posent la publication de données selon la norme de l’IITA comme condition pour obtenir un financement. Plus le nombre de signataires, membres et associés publiant dans le registre de l’IITA augmentera, plus le volume de données disponibles sera grand.

Mais il est tout aussi important, et plus urgent à ce stade, de veiller à ce que les données humanitaires publiées soient utilisables, utiles et accessibles. Si ce n’est pas le cas, elles risquent d’être peu exploitées et d’avoir une incidence limitée.

Publier des données ne suffit pas. Pour que les processus de prise de décision, de redevabilité et d’apprentissage puissent s’appuyer sur des données, celles-ci doivent être accessibles et utilisables.

Optimiser la disponibilité des données normalisées (c’est-à-dire utilisant un format et des définitions identiques) devrait non seulement réduire la charge de travail du signataire (qui publiera les données une seule fois pour différents utilisateurs et utilisations), mais aussi faciliter la collecte, le nettoyage, la curation et la recherche des données pour l’utilisateur. Le projet pilote IITA-FTS se propose d’étudier l’incidence que cette stratégie pourrait avoir en pratique. Il s’agit d’une collaboration entre le Service de surveillance financière(FTS) du Bureau de la coordination des affaires humanitaires, le Centre de données humanitaires et cinq signataires du Grand Bargain. Tous les regards sont tournés vers cet essai, dans le cadre duquel un premier ensemble de données de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) vient d’être importé. L’objectif est de mesurer les avantages que toutes les parties impliquées pourraient tirer, ainsi que ceux qui concernent plus spécifiquement l’utilisateur final, à savoir la qualité et la disponibilité des données conservées. Nous attendons avec impatience de voir si la disponibilité des données dans le registre de l’IITA peut aider le FTS à accélérer les processus de collecte et de curation, afin de focaliser ses ressources sur l’analyse. Nous sommes également curieux de savoir si les participants à cet essai estiment que ces données peuvent effectivement remplir différentes fonctions.

Le recours aux données publiées via l’IITA dépendra de leur facilité d’utilisation, de leur utilité et de leur accessibilité. Quel est l’intérêt potentiel de ces données pour les décideurs ? Dans quelle mesure peuvent-elles éclairer les politiques, les programmes, le suivi, la recherche, l’évaluation ou le plaidoyer ? Comment complètent-elles les données, plateformes et outils existants ? Quels sont les obstacles à leur utilisation ?

L’équipe de Development Initiatives (DI) s’efforce de soutenir les coresponsables du volet consacré à la transparence – les Pays-Bas et la Banque mondiale – en vue de sensibiliser les acteurs sur les possibilités offertes par l’IITA dans les domaines mouvants de l’humanitaire et des données, ainsi que d’étudier la manière dont elle est actuellement perçue et utilisée. Notre première grande mesure est une enquête dont les résultats devraient alimenter la rédaction du rapport annuel indépendant 2019 sur le Grand Bargain. Ouverte jusqu’au 22 mars, celle-ci s’adresse surtout aux signataires de l’accord. Néanmoins, les autres parties prenantes sont également invitées à participer et nous acceptons plusieurs réponses d’une même organisation.

En parallèle, et en consultation avec d’autres volets du Grand Bargain, nous mettons en place des aperçus des données de l’IITA permettant d’entrevoir les éléments disponibles et ce qu’il serait possible de faire si davantage de données, plus facilement utilisables, étaient publiées. Nous ferons état de nos progrès et découvertes tout au long de l’année, notamment lors de l’atelier sur le volet consacré à la transparence qui se tiendra au mois de mai et rassemblera les parties prenantes de l’IITA et celles du Grand Bargain.

Graphique présentant les progrès réalisés à ce jour

Répondez à notre enquête sur le volet consacré à la transparence du Grand Bargain

Pour participer à nos travaux, partager vos expériences, fournir des exemples d’utilisation des données ou poser des questions sur le volet consacré à la transparence contactez Angus Urquhart, conseiller principal sur les politiques et l’engagement chez DI.