Atelier des pays partenaires de l’IITA (17-18 mai 2022, Kigali, Rwanda)

  • 29 septembre 2022

Le 17-18 mai 2022, l’Initiative internationale pour la transparence de l’aide (IITA) a organisé un atelier avec les gouvernements des pays partenaires en collaboration avec le gouvernement du Rwanda, qui allait à ce moment devenir membre du Conseil d’administration. Des représentants de 13 gouvernements membres de l’IITA (Bénin, Burkina Faso, Colombie, Guinée, Honduras, Lesotho [observateur ¹], Libéria, Malawi, Népal, Nigéria, Rwanda, Sierra Leone et Tchad) ont participé à l’atelier, qui s’est penché sur l’utilisation possible des données de l’IITA comme compléments aux données sur le financement du développement externes disponibles au niveau national. Sur deux jours, les participants ont échangé au sujet de la manière dont les données de l’IITA peuvent renforcer d’une part la visibilité des gouvernements au sujet des milliards de dollars de ressources externes pour le développement et l’action humanitaire, et d’autre part l’efficacité de la planification, des budgets, de la coordination et du suivi. Des mises à jour concernant les améliorations de la qualité des données de l’IITA depuis la dernière réunion en face-à-face des membres des gouvernements des pays partenaires ont également été communiquées aux participants, qui ont aussi pu bénéficier d’une formation approfondie sur l’utilisation du nouvel outil dédié aux données sur le financement du développement des pays de l’Initiative.

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13 gouvernements ont participé à l’atelier des pays partenaires

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M. Gerald Mugabe, directeur général intérimaire de la direction de la finance externe (ministère des Finances et de la Planification économique du Rwanda)

Ouvrant l’atelier, M. Gerald Mugabe, directeur général intérimaire de la direction de la finance externe (ministère des Finances et de la Planification économique du Rwanda), a déclaré : « nous sommes extrêmement fiers d’organiser cette réunion de l’Initiative internationale pour la transparence de l’aide. En notre qualité de membre de longue date de l’IITA, et nouveau membre de son Conseil d’administration, nous soutenons pleinement sa mission de renforcer la transparence des données sur le financement du développement et l’accès à celles-ci. Cet atelier a réaffirmé l’intérêt marqué des gouvernements des pays en développement pour l’utilisation des données de l’IITA afin de compléter les informations disponibles pour la gestion de l’aide dans leurs pays respectifs. Nous avons hâte de collaborer avec l’IITA pour renforcer les solutions qu’elle met à disposition des gouvernements afin d’améliorer la visibilité sur les flux de l’aide au développement. »

Principaux points à retenir

  • Les données de l’IITA font l’objet d’une demande croissante pour compléter les données disponibles au niveau des pays, surtout étant donné que les partenaires de développement sont devenus moins réactifs aux demandes provenant des gouvernements de communiquer des données opportunes sur leurs activités.

Les participants à l’atelier ont évoqué leurs difficultés actuelles à satisfaire à leurs besoins en matière de financement du développement au niveau des pays, et ont échangé à ce sujet. Comme cela a été le cas historiquement, il est souvent difficile pour les gouvernements d’obtenir des données sur les ressources qui transitent en dehors des flux gouvernementaux (par exemple via des ONG). De nombreux participants ont également fait part de difficultés croissantes concernant leur capacité à obtenir des données auprès des partenaires dans le pays. Les participants qui utilisent déjà des données de l’IITA ont souligné que l’emploi de celles-ci permet de dresser un tableau plus complet du financement du développement externe dans leurs pays, mais ils ont mis en avant l’importance de la responsabilité des pays, envisageant les données de l’IITA comme un complément aux systèmes de redevabilité déjà mis en place au niveau national entre les partenaires et le gouvernement, y compris les systèmes de gestion de l’information sur l’aide (SGIA). À cet égard, les représentants ont également noté l’importance de la validation des données de l’IITA au niveau national, lorsque c’est possible, pour assurer la cohérence entre ce qui est déclaré au niveau mondial (par les sièges des organisations) à l’IITA et les réalités au niveau du pays. C’est largement dû aux différences entre ce que déclarent les sièges à l’IITA et ce qui est déclaré au gouvernement. Bon nombre des participants qui n’utilisent pas encore les données de l’IITA ont été en mesure d’identifier des données de l’IITA potentiellement utiles et ont exprimé leur intérêt concernant l’utilisation de ces données afin de compléter leurs propres données nationales à l’avenir.

  • Bien que la qualité des données de l’IITA ne cesse de s’améliorer, des problèmes qui existent depuis longtemps constituent aujourd’hui encore un obstacle à l’utilisation des données au niveau des pays.

Les participants ont salué le travail des signataires et du Secrétariat de l’IITA en faveur de l’amélioration continue de la qualité des données de l’IITA depuis plusieurs années. Beaucoup ont en outre indiqué qu’ils trouvaient les données nettement plus utiles que lorsqu’ils avaient essayé de les utiliser par le passé. Cependant, les participants ont à nouveau soulevé des problématiques et des obstacles communs qui entravent l’utilisation plus systématique des données de l’IITA à l’échelle nationale, parmi lesquels :

  • Des données manquantes, en raison du calendrier de publication de certains signataires, de l’absence de signataires importants dans leur propre contexte national, ou de signataires qui ne déclarent aucune donnée dans des champs essentiels pour permettre l’utilisation des données par les gouvernements (p. ex., le type de financement) ;
  • Des différences quant à la manière dont les signataires publient leurs données dans le cadre de l’Initiative, notamment du fait de la flexibilité propre à la norme de l’IITA ;
  • Le manque de données provenant d’importants fournisseurs émergents, y compris des fournisseurs du secteur privé et de la coopération Sud-Sud, d’où des difficultés persistantes à obtenir une image précise des flux de financement à l’échelle des pays ;
  • Des données obsolètes ou manquantes, de la part d’organismes majeurs de coopération au service du développement (par exemple, le Japon ou le FMI) ;
  • La nécessité de faire valider les données de l’IITA par les gouvernements pour corriger les incohérences entre les données publiées au niveau du siège et à l’échelle des pays ;
  • La difficulté à déterminer si les flux de ressources sont ou non alloués par l’intermédiaire des gouvernements (c.-à-d. s’ils sont distribués via les systèmes nationaux ou par le biais d’une ONG) ; et
  • Les difficultés liées aux doublons potentiels tout au long de la chaîne d’acheminement.

Les participants ont également souligné que l’amélioration de la qualité des données était un facteur déterminant pour encourager l’utilisation des données de l’IITA à l’échelle des pays, et ainsi renforcer la confiance et garantir l’exactitude des données dans le cadre de processus importants de budgétisation, de planification et de coordination. Le Secrétariat a indiqué que plusieurs travaux étaient en cours pour résoudre les problèmes en matière de qualité des données, y compris la création d’un indice de qualité des données (DQI) de l’IITA, qui cible des problématiques ayant des répercussions sur la capacité des gouvernements de pays partenaires et d’autres parties prenantes nationales à utiliser les données de l’IITA de manière systématique ; et des activités visant à sensibiliser et à encourager les signataires à améliorer la qualité de leurs données.

  • Les participants ont souligné les progrès réalisés en matière d’accessibilité et de précision des données de l’IITA disponibles par le biais du nouvel outil dédié aux données sur le financement du développement des pays (CFDF), tout en indiquant qu’il restait du travail pour simplifier les outils et services de l’IITA en vue de rendre les données plus utiles au niveau national.

Les représentants ont bénéficié d’une formation sur l’accès aux données de l’IITA et leur analyse, et se sont penchés spécifiquement sur l’utilisation du nouveau CFDF. Mis au point en 2021 en collaboration avec les parties prenantes au sein des pays, cet outil vise à mettre à disposition des gouvernements des pays partenaires et des autres utilisateurs de données au niveau national les données qui leur sont le plus utiles. Les participants ont eu l’occasion d’acquérir une expérience pratique en utilisant l’outil et d’apprendre à analyser les données à l’aide de tableaux croisés dynamiques. Ils ont apprécié les améliorations apportées par le Secrétariat de l’IITA en ce qui concerne le développement du CFDF. Ils bénéficient en effet d’un accès plus direct aux informations dont ils ont besoin pour élaborer leurs processus de planification, de budgétisation et de coordination. Les participants ont comparé les données les plus récentes produites au niveau national avec les données disponibles de l’IITA/dans le CFDF. Plusieurs pays ont alors remarqué que les partenaires étaient beaucoup plus nombreux à publier des données via l’IITA qu’au niveau national. À titre d’exemple, dans le Rapport 2021 de coopération au développement du Burkina Faso, 39 partenaires avaient indiqué effectuer des versements dans les questionnaires, tandis que 66 donateurs apparaissaient dans les données de l’IITA disponibles via le CFDF.

Cependant, la séance portant sur le CFDF a également mis en lumière la nécessité de simplifier davantage les outils de l’IITA. Bon nombre de participants ont en effet fait part de leurs difficultés à comprendre quel outil il est préférable d’utiliser en fonction de la finalité recherchée (mais aussi où trouver les données de l’IITA dont ils ont besoin, comment créer des rapports, des visualisations, etc.). Pour être plus utiles aux gouvernements des pays partenaires (et aux autres parties prenantes nationales), les outils d’accès aux données de l’IITA doivent être simplifiés et regroupés dans un même portail de données facile à utiliser. Plusieurs pays ont aussi exprimé le souhait que le futur portail de données comporte plus de fonctionnalités permettant de présenter les données de l’IITA de manière plus conviviale. Cela pourrait par exemple inclure un outil de création de rapports grâce auquel les utilisateurs renseigneraient les données comme ils le font dans leurs propres systèmes de gestion de l’information sur l’aide (SGIA), ou un ensemble d’outils de visualisation des données. Le Secrétariat de l’IITA a précisé que la planification des travaux d’amélioration du portail de données était en cours et a encouragé les participants à contribuer au processus de consultation à venir pour la mise au point de ce nouveau portail.

  • Les gouvernements des pays partenaires ont une nouvelle fois indiqué qu’ils souhaitaient que les données de l’IITA soient intégrées à leurs SGIA, dans le but d’offrir une vision plus globale des ressources au niveau national.

Plusieurs pays ont déclaré qu’ils étaient toujours intéressés par l’intégration des données de l’IITA dans leurs systèmes nationaux. Cependant, les difficultés liées à la qualité des données, associées à la nécessité de limiter les données aux contextes nationaux, demeurent un obstacle à la concrétisation de cette intégration. La plupart des méthodes utilisées par le passé pour permettre cette intégration ne sont plus utilisées de manière active aujourd’hui. En revanche, de nouvelles démarches ont été entreprises pour intégrer les données de l’IITA dans les SGIA, notamment dans le SGIA du Libéria avec le tableau de bord des projets au Libéria. Bien que cette intégration repose encore sur un processus manuel et non sur l’intégration automatique envisagée, le gouvernement du Libéria a présenté son approche de l’intégration et démontré aux autres pays qu’il était possible de parvenir à un certain niveau d’intégration dans les systèmes nationaux, à condition d’y affecter les ressources humaines nécessaires. Cet atelier animé par le gouvernement d’un pays partenaire a été directement suivi d’une intervention du Secrétariat de l’IITA qui a exploré les difficultés rencontrées par un certain nombre de pays ayant déjà essayé de mener à bien cette intégration. Cette réunion a duré deux jours et réuni des prestataires de SGIA ainsi que plusieurs de ces pays. Ces informations ont pour objectif d’être utilisées dans le cadre de l’élaboration d’une stratégie de l’IITA en matière de SGIA en vue de progresser sur la question de l’intégration à partir de 2023.

  • Les séances ont donné lieu à des échanges fructueux entre pays partenaires sur des problématiques communes et sur la nécessité persistante d’accroître le volume et la qualité des données sur le financement externe du développement. Les gouvernements de pays partenaires ont exprimé leur souhait de jouer un rôle majeur dans la conception de l’IITA et de sa norme.

Les participants ont systématiquement reconnu l’importance des discussions en personne et du partage de connaissances entre pairs durant l’atelier. Les présentations sur des exemples d’utilisations des données de l’IITA par le Tchad, le Lesotho, le Libéria, et le Nigéria² ont été l’occasion de se plonger dans les réussites et les difficultés des pays liées à l’utilisation de ces données au niveau national et ont montré que les données de l’IITA sont de plus en plus utilisées de manière systématique par les gouvernements de pays partenaires. Les participants ont salué le fait que le Président du Conseil d’administration de l’IITA soit, pour la première fois, issu d’un gouvernement de pays partenaire (le Nigéria). Ils ont en outre déclaré que cette nomination renforçait le sentiment d’appartenance des gouvernements des pays partenaires à l’IITA, lesquels font partie des principaux bénéficiaires ciblés de ses données.

Engagements

À l’issue de la réunion, les participants et le Secrétariat de l’IITA ont convenu des mesures suivantes :

  • Les pays partenaires se sont engagés à renforcer leur engagement de sorte que l’IITA soit à l’avenir structurée autour des besoins et des priorités des pays. Le Secrétariat de l’IITA s’est engagé à continuer à prendre en compte les préoccupations des pays partenaires et à travailler main dans la main avec eux pour leur apporter un soutien lorsque cela est nécessaire afin que les pays puissent essayer d’utiliser les données de l’IITA en complément de leurs systèmes nationaux de données.
  • Le Secrétariat de l’IITA s’est engagé à étudier comment les questions soulevées lors de l’atelier peuvent contribuer au développement futur de la norme, y compris à l’amélioration des orientations et de la norme. En parallèle, il poursuivra ses efforts en vue d’améliorer la qualité des données et donc de faciliter leur utilisation par les gouvernements de pays partenaires. 
  • Tous les participants se sont engagés à entretenir un dialogue ouvert sous diverses formes, que ce soit via IATI Connect ou lors de réunions organisées régulièrement à cette fin. Le Secrétariat échangera ses coordonnées avec les participants pour qu’ils puissent continuer à collaborer et à partager leurs expériences. Il travaillera également avec les représentants du Conseil d’administration de l’IITA de pays partenaires (Nigéria et Rwanda) pour exposer de manière plus approfondie les méthodes d’engagement entre membres des gouvernements de pays partenaires.
  • Les représentants des pays partenaires se réjouissent de continuer à apprendre et à collaborer par l’intermédiaire de réunions en présentiel ou virtuelles. Ils ont également fait part de leur intérêt vis-à-vis de futurs événements de l’IITA qui permettraient de renforcer le dialogue entre les gouvernements et les signataires de l’Initiative.

Contact

Pour de plus amples informations sur l’IITA, contactez le Secrétariat de l’IITA à l’adresse [email protected].


¹ Remarque : le Lesotho est devenu membre de l’IITA après l’atelier (en août 2022).

² Les présentations sont accessibles à partir de l’ensemble de diapositives présentées lors de l’atelier.