Document de travail : Les besoins en données relatives à l’aide au Népal

  • 24 avril 2018

Cet article a été rédigé par Conrad Zellmann, de l’organisation Development Initiatives, coauteur d’un rapport consacré aux besoins en données relatives à l’aide et à l’utilisation de ces informations au Népal.


Conrad

On a observé ces dernières années des efforts croissants, à la fois à l’échelle locale (Népal) et internationale, visant à améliorer la collecte et le partage des données et des informations relatives aux flux d’aide. Le gouvernement népalais, soutenu par des partenaires du développement, a créé une plateforme de gestion de l’aide et lancé son site Internet accessible au grand public. Plusieurs autres plateformes et initiatives ont été mises en place par différents acteurs afin de fournir des informations humanitaires et relatives à l’aide, en particulier après le séisme qui a frappé le Népal en 2015. Ces mesures témoignent d’une volonté croissante d’intensifier la production, le partage et l’utilisation de données afin de répondre aux objectifs de développement, mais également de renforcer la transparence et la responsabilité.À l’échelle internationale, on constate également une amélioration de la disponibilité et de la qualité des données. Plus de 600 partenaires de développement bilatéraux, multilatéraux, non gouvernementaux et privés publient désormais leurs données suivant la norme de l’Initiative internationale pour la transparence de l’aide (IITA). La révolution des données a mis en évidence le rôle des données dans la réalisation et le suivi des objectifs de développement durable (ODD). Il est en revanche plus difficile de déterminer dans quelle mesure les données sur l’aide sont utilisées, par qui et à quelles fins : c’est précisément ce que ce document de travail cherche à étudier en s’appuyant sur le cas spécifique de l’utilisation des informations relatives à l’aide dans un pays donné.Ce document de travail met en lumière les besoins en informations des différents groupes de parties prenantes afin de favoriser une mise à disposition des données sur le financement de l’aide axée sur les utilisateurs. Il se penche sur le rôle que pourraient jouer les données publiées suivant la norme de l’IITA dans ce contexte et suscite un intérêt pour l’utilisation accrue de ce type de données par les principaux groupes de parties prenantes.

Principales conclusions

  • De nombreuses parties prenantes ont les mêmes intérêts et les mêmes besoins s’agissant des informations financières relatives à l’aide. Elles partagent une motivation commune : comprendre comment l’aide est allouée, dépensée, et à quels résultats elle contribue.
  • Il est nécessaire de disposer d’informations plus analytiques, en particulier concernant les besoins, les ressources et les résultats des interventions de développement ; l’aide octroyée au titre des ODD nationaux et d’autres indicateurs ; et l’aide liée aux ressources nationales.
  • Malgré une disponibilité accrue des données sur l’aide provenant de sources et de plateformes nationales et internationales, en pratique, les parties prenantes s’appuient essentiellement sur les rapports écrits, les sites Internet des organisations et leurs réseaux interpersonnels pour obtenir et utiliser les informations dont elles ont besoin.
  • Il convient de redoubler d’efforts afin de mieux faire connaître les données sur l’aide mises à disposition par la plateforme de gestion de l’aide et par l’IITA, mais également de coopérer de façon proactive avec les différents groupes d’utilisateurs et intermédiaires susceptibles de contribuer à traduire lesdites données en analyses concrètes. Pour ce faire, il conviendrait idéalement de s’appuyer sur les informations existantes et sur les modes de communication privilégiés, et de faire appel à des instances de coordination qui seraient renforcées par cette amélioration des données et des analyses.
  • L’ouverture des données sur l’aide et leur interopérabilité avec d’autres sources de données officielles et administratives sont donc indispensables.

Nepal Aid Data

Ce document de travail a été rédigé conjointement par Conrad Zellmann, de l’organisation Development Initiatives, et Kishor Pradhan, consultant indépendant. Il a été réalisé dans le cadre d’un programme visant à améliorer le partage et l’utilisation des données (et notamment des données ouvertes) au service du développement au Népal, mis en œuvre par The Asia Foundation en partenariat avec Development Initiatives et à l’aide de financements du ministère du Développement international du Royaume-Uni (DFID). Cette démarche s’inscrit dans un programme de plus grande envergure financé par le DFID et ayant pour objectif de renforcer la capacité du gouvernement népalais à produire et utiliser des données efficacement.