Cet article a été rédigé par Amy Silcock et John Askew, membres de l’équipe technique de l’IITA, à la suite du hackathon récemment organisé par la CAFDO, du 17 au 19 décembre 2019, en Côte d’Ivoire.
La conférence 2019 de la CAFDO a réuni des passionnés de données ouvertes afin de trouver des solutions aux besoins en matière de données sur le développement dans les pays d’Afrique francophone. Les participants à la conférence ont plaidé pour une ouverture et une utilisation accrues des données, ont mis en évidence les difficultés rencontrées par l’Afrique francophone, et ont examiné comment les données pouvaient contribuer à favoriser un développement durable.
En collaboration avec le gouvernement ivoirien et l’IITA, la CAFDO a invité les représentants des gouvernements, de la société civile, des organisations de développement, des centres de recherche, des universités et d’autres organismes à participer à des tables rondes et à des ateliers, à échanger leurs expériences et à inventer ensemble la prochaine génération d’outils de l’IITA dans le cadre d’un mapathon et d’un hackathon.
Le résumé de la conférence #CAFDO2019, au cas où vous auriez manqué l’événement. À partager au maximum#OpenData #lwili pic.twitter.com/IxgzIsIebu
— CAFDO (@cafdo_officiel) 17 janvier 2020
Hackathon sur les données d’aide au développement de l’IITA
Le hackathon a rassemblé des spécialistes des données, des développeurs et des concepteurs afin de créer une solution logicielle (p. ex., une application, un outil ou un site Internet). Il visait à résoudre la problématique suivante : « Comment les données de l’IITA peuvent-elles aider les communautés à répondre aux besoins des citoyens des pays d’Afrique de l’Ouest francophone en matière d’éducation et de santé ? ».
Six équipes de 30 personnes ont été sélectionnées pour participer au hackathon. Chaque équipe disposait de deux jours pour mettre au point une plateforme interactive permettant de répondre aux besoins des publics concernés en matière d’utilisation des données en exploitant la nouvelle banque de données et la plateforme d-portal de l’IITA, ainsi que d’autres sources de données pertinentes. Les équipes ont su travailler efficacement et rapidement pour comprendre l’articulation de la norme de l’IITA et les modalités d’utilisation du site de référence, des règles et des listes de codes. Elle ont également su mettre en lumière les lacunes dans les données et adapter le champ d’application de leurs projets pour utiliser au mieux les données disponibles.
Résultats
Pour clôturer la conférence, les équipes ont présenté aux participants et aux représentants du gouvernement leurs besoins en matière d’utilisation des données ainsi que les plateformes créées pour y répondre. Chaque équipe a été une source d’inspiration. En recueillant les idées et les axes explorés par les participants durant la présentation de leurs plateformes utilisant les données de l’IITA, les personnes présentes ont pu trouver des solutions à des besoins réels dans leur pays ou leur communauté.
L’équipe gagnante, originaire du Burkina Faso, a axé sa solution sur la nécessité de renforcer la coordination des services de santé dans son pays. Elle a souligné qu’il n’existait aucune source centrale permettant d’identifier l’origine et la finalité des fonds alloués à la santé. Pour combler cette lacune, l’équipe a créé une carte interactive indiquant la localisation des établissements de santé achevés et en cours de construction. Un autre projet consistait à comparer les données de l’UNICEF relatives au nombre d’abandons scolaires précoces dans les secteurs recevant proportionnellement davantage de fonds affectés à l’éducation. Une autre équipe a choisi de se concentrer sur la problématique suivante : « Si j’avais un enfant en situation de handicap, dans quel établissement pourrais-je le scolariser ? ». L’équipe a souligné le manque d’écoles accueillant les enfants handicapés dans son pays, ainsi que l’insuffisance des informations disponibles sur les établissements scolaires ou leurs projets pédagogiques.
Tout au long du hackathon, nous avons enrichi nos connaissances sur la façon dont les données de l’IITA peuvent être utilisées pour obtenir des effets réels à l’échelle mondiale. Cet événement nous a permis de mieux comprendre les difficultés liées à l’utilisation des données ainsi que les potentialités offertes par les données de l’IITA lorsqu’elles sont associées à d’autres ensembles de données. Les données de l’IITA constituent un outil tout indiqué pour montrer l’évolution des financements et fournir une image globale des interventions menées au niveau national. Toutefois, lorsqu’il s’agit d’étudier plus en détail certains projets ou endroits spécifiques, les données ne sont généralement pas (encore) disponibles. Cependant, lorsqu’elles sont utilisées en association avec d’autres ensembles de données plus détaillés, les données de l’IITA deviennent un outil puissant pour confirmer ou expliquer les résultats obtenus, ainsi que pour aider à la prise de décision.
Prochaines étapes
Nous félicitons chaleureusement l’équipe du Burkina Faso, qui a remporté le hackathon grâce à sa plateforme permettant de visualiser les projets d’infrastructures sanitaires disponibles. L’IITA financera la participation de l’équipe à la Conférence internationale sur les données ouvertes qui se tiendra en 2020 à Nairobi, au cours de laquelle elle présentera son projet.
Découvrez bientôt un article sur leur plateforme gagnante ! Nous tenons également à remercier Charlie Martial, Winnie Kamau et Nathalie Sidibe, qui ont partagé leurs travaux sur l’utilisation des données de l’IITA avec les participants à la conférence de la CAFDO.