Nous nous sommes entretenus avec Frederick Krah, du ministère des Finances et de la Planification du développement sur la manière dont le gouvernement du Libéria utilise les données de l’IITA.
Quel est votre rôle ?
Je dirige l’Unité de coordination et de gestion de l’aide. Mon rôle consiste à coordonner les partenaires bilatéraux et multilatéraux et à élaborer des politiques et des programmes rigoureux en matière d’approvisionnement et de gestion des ressources externes.
Que pensez-vous de la transparence de l’aide ?
Le gouvernement du Libéria est résolument engagé envers la transparence de la coopération au service du développement ; c’est la raison pour laquelle il a créé l’Unité de coordination et de gestion de l’aide. Depuis 2009, cette dernière publie des rapports sur l’aide publique au développement (APD) au Libéria avec l’appui d’autres acteurs œuvrant à l’efficacité de l’aide, notamment l’IITA.
Depuis quand utilisez-vous les données de l’IITA ?
Dans le cadre de mes fonctions, j’ai commencé à les utiliser en 2014 pendant la crise de la maladie à virus Ebola au Libéria. Après la première réunion convoquée par le président à ce sujet, nous avons réuni les données de l’IITA ayant trait au virus Ebola et nous en sommes servis pour assurer le suivi des contributions et vérifier les caractéristiques de l’aide au cas par cas auprès des bureaux de pays.
En quoi les données de l’IITA sont-elles utiles dans le cadre de vos fonctions ?
Les données de l’IITA enrichissent et complètent les données recueillies à l’échelle locale. Elles sont très utiles, car elles donnent un aperçu réaliste de la plupart, sinon de la totalité, des ressources externes mises à la disposition du Libéria.
Une fois les données de l’IITA téléchargées, nous les alignons sur notre stratégie de développement et demandons aux bureaux de pays donateurs de les confirmer et les valider. À partir de ces données validées, nous publions, tous les trimestres, des rapports officiels sur l’APD, que nous partageons avec de nombreuses parties prenantes de premier plan, comme la Banque centrale du Libéria, le corps législatif, et le département du budget et l’unité macrobudgétaire au sein du ministère des Finances et de la Planification du développement.
Quelles sont les autres utilisations des données de l’IITA ?
Les données de l’IITA permettent au gouvernement du Libéria de préparer le cadre macroéconomique et le budget national, et renforcent la transparence et la responsabilité en matière d’APD au Libéria. Elles fournissent également au corps législatif national des informations sur les donateurs intervenant sur le territoire.
L’ensemble des données sous-tendant par ailleurs l’établissement de la balance des paiements, nous les partageons avec les économistes de la Banque centrale du Libéria.
Avez-vous des conseils à adresser aux pays envisageant d’utiliser les données de l’IITA ?
Je leur recommande d’utiliser les données de l’IITA dans le cadre du processus de collecte de données sur l’aide. Ils fourniront ainsi des informations plus réalistes et leur analyse gagnera en crédibilité. Les données de l’IITA permettent également de recueillir des informations sur les donateurs qui ne sont pas présents dans le pays et fournissent une bonne base pour établir des liens de communication avec eux. Je pense qu’il est judicieux de vérifier les données avec les donateurs présents sur le terrain préalablement à leur publication.
L’utilisation des données de l’IITA pose-t-elle des difficultés ?
Pas au niveau du système de l’IITA. En revanche, étant donné que nous ne pouvons ni utiliser ni publier les données des donateurs sans leur approbation, il serait utile de bénéficier d’une aide pour vérifier les données de l’IITA avec les donateurs ne disposant d’aucun bureau au Libéria.
Quels sont vos projets en ce qui concerne l’IITA ?
Le gouvernement du Libéria prévoit de perfectionner sa plateforme de gestion de l’aide en incorporant le module d’importation de l’IITA. Cela nous permettra de consulter les données de l’IITA dans nos systèmes et de les comparer avec nos données. Nous renouvelons notre adhésion à l’IITA et participons à ses réunions.