Cet article a été rédigé par Charlotte Petri Gornitzka, présidente du Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE.
J’ai eu le plaisir d’être invitée à prononcer un discours lors de l’Assemblée des membres de l’IITA, organisée à Rome par le FIDA la semaine dernière. Cet événement fut pour moi l’occasion de souligner la question très importante de la transparence, et de mettre l’accent sur la complémentarité du travail effectué par l’IITA et par le CAD. Ayant été directrice générale de l’ASDI, je sais d’expérience à quel point l’action de l’IITA est essentielle pour permettre aux acteurs de l’aide de rendre des comptes à la fois à leurs financeurs et à leurs bénéficiaires.
Alors qu’apparaissent de nouvelles dynamiques mondiales et de nouveaux défis, le CAD réforme actuellement son fonctionnement autour de six priorités stratégiques afin de conserver son utilité dans un monde en pleine évolution :
1. S’employer à renforcer l’impact du développement et à mobiliser des ressources ;
2. Tirer des enseignements des approches de développement existantes ;
3. Étudier de nouvelles approches de développement ;
4. Étendre l’influence réciproque du Comité au-delà du cercle de ses membres ;
5. S’auto-évaluer de façon proactive et rendre des comptes ;
6. Travailler dans le cadre d’une gouvernance, de systèmes et de structures efficaces.
L’un des principaux domaines dans lesquels nous sommes déterminés à collaborer est le Programme 2030 – il est essentiel que les contributions aux ODD soient transparentes, et c’est là l’objectif à l’origine du nouveau cadre de soutien public total au développement durable. J’aimerais inviter tous les membres de l’IITA à suivre les travaux de notre Équipe spéciale, qui sera chargée d’élaborer ce cadre, de veiller à son utilité pour les pays en développement et d’entreprendre des consultations en 2018.
« Ayant été directrice générale de l’ASDI, je sais d’expérience à quel point l’action de l’IITA est essentielle pour permettre aux acteurs de l’aide de rendre des comptes à la fois à leurs financeurs et à leurs bénéficiaires. »
Nous tentons également de moderniser la définition de l’aide publique au développement (APD) de façon à ce qu’elle corresponde à l’évolution de l’environnement externe. Il est ainsi prévu de réviser la méthode permettant d’enregistrer les prêts accordés au secteur public et de clarifier à la fois les critères d’éligibilité des initiatives en faveur de la paix et de la sécurité et les règles visant à rendre compte des coûts liés à la prise en charge des réfugiés dans le pays donateur. Reconnaissant qu’ils font partie intégrante de l’APD, nous nous sommes également efforcés d’améliorer la diffusion des informations relatives au rôle des instruments du secteur privé par le renforcement de la transparence de ces flux.
Ce mois-ci, nous allons publier notre rapport annuel sur la coopération au service du développement, qui comprend les données de tous nos membres en matière d’APD. Cette année, ce rapport porte plus particulièrement sur les données au service du développement. Comme vous le savez, les décideurs sont conscients de la valeur des données, mais ces informations sont souvent de mauvaise qualité, trop complexes ou dissimulées dans différents systèmes. Nous avons besoin de ces données afin de suivre les engagements en matière d’aide et de connaître les retombées de la coopération au service du développement pour les populations des pays partenaires.
Toutefois, les membres du CAD n’investissent pas suffisamment dans le renforcement des capacités statistiques des pays partenaires. Nous devons mieux analyser et communiquer tous types de données de façon à favoriser leur utilisation, en formant des alliances entre la communauté des données et des statistiques, d’une part, et les militants et communicants, d’autre part.
Même s’il convient de célébrer les progrès réalisés en matière de transparence, il est donc essentiel que l’OCDE et le Secrétariat de l’IITA engagent un dialogue permanent et constructif en vue de simplifier et de clarifier autant que possible la publication de données conforme à la norme de l’IITA et du SNPC pour les États membres, mais également d’appuyer les efforts visant à renforcer l’utilisation de ces données.