Améliorer la qualité des données relatives au genre communiquées conformément à la norme de l’IITA

Cet article a été rédigé par Navin Haram, spécialiste de la planification stratégique à ONU-Femmes, Jieru Zheng, directeur de programme, et Joseph Barnes, chef du groupe de suivi du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). L’UNICEF est membre du Conseil d’administration de l’IITA.

Le mois dernier, l’organisation Publish What You Fund (PWYF) a publié un rapport sur le financement de l’égalité des genre intitulé Making gender financing more transparent. PWYF s’est ici essentiellement intéressée aux différentes manières d’améliorer la collecte et la publication de données relatives au financement et à l’exécution de programmes en faveur de l’égalité des genres. Le suivi des allocations financières et des dépenses liées au financement des questions liées à l’égalité des genres est essentiel si nous voulons renforcer la redevabilité dans ce domaine. L’engagement à « ne laisser personne de côté », inscrit dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030, reconnaît que, malgré les progrès réalisés dans de nombreux pays, l’inégalité entre les genres reste un problème mondial.

Fait encourageant, les recherches ont permis de conclure que les donateurs internationaux et les plateformes de données, y compris l’IITA, ont déployé des efforts louables afin de fournir et mettre à disposition des données sur le financement des questions liées à l’égalité des genres.

Le rapport précise néanmoins que des améliorations sont encore nécessaires, d’autant plus que la réalisation des objectifs mondiaux ambitieux en matière d’égalité des genres, notamment l’ODD 5, requiert la mise à disposition d’informations transparentes par les fournisseurs de ressources pour le développement. Le rapport préconise l’utilisation de données ouvertes et de qualité afin de planifier, coordonner et évaluer les activités de manière efficace. La pandémie de COVID-19 a affecté les femmes et les filles de façon disproportionnée et la communauté internationale doit plus que jamais fournir de meilleures données pour appuyer les efforts en matière d’égalité des genres et responsabiliser les décideurs.

Publication de données relatives à l’égalité des genres conformément à la norme de l’IITA.

ONU-Femmes et l’UNICEF publient des données conformes à la norme de l’IITA sur les financements et les activités de développement et d’aide humanitaire de l’Initiative, et nous veillons à ce que ces données soient utiles à celles et ceux qui travaillent en faveur de l’égalité des genres. Par exemple, pour l’ensemble des activités sur lesquelles nos organisations ont publié des données (plus de 15 000 au total), nous ajoutons des informations permettant de savoir si les activités en question portent sur l’égalité des genres.

Ce travail est possible grâce à la norme de l’IITA et au marqueur de la politique d’aide à l’appui de l’égalité homme-femme établi par le Comité d’aide au développement (CAD) de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Ainsi, en utilisant la plateforme de recherche de l’IITA, d-portal.org, et d’autres outils facilitant l’utilisation des données, les utilisateurs, notamment les personnes qui travaillent pour des ONG, des ONGI, des organismes des Nations Unies et des organisations de défense des droits des femmes, peuvent obtenir des informations sur les différentes activités qui mettent en œuvre des programmes en faveur de l’égalité des genres.

Le rapport salue par ailleurs l’IITA, qui permet aux signataires d’utiliser le marqueur de la politique d’aide à l’appui de l’égalité homme-femme établi par le CAD de l’OCDE. Dans le cadre d’une évaluation des diverses initiatives et plateformes de données ouvertes, le rapport a également mis en évidence d’autres moyens par lesquels la norme de l’IITA permet la publication de données de bonne qualité sur le financement des questions liées à l’égalité des genres :

• Parmi les bases de données mondiales qui ont été évaluées, les chercheurs ont constaté que seule l’IITA permet aux organisations de publier systématiquement des informations détaillées sur leurs résultats, y compris des évaluations.
• Parmi les sources de données évaluées, ils ont constaté que seule l’IITA propose aux signataires et aux utilisateurs des indications sur les données sensibles et sur la manière de créer des politiques d’exclusion d’information.
• PWYF a également salué le travail de l’IITA, qui encourage la publication de données récentes, en invitant les signataires à actualiser leurs données tous les mois, voire tous les jours.

Il reste encore beaucoup à faire

Même si les efforts déployés jusqu’à présent sont encourageants, le rapport montre qu’il reste encore beaucoup à faire pour que les acteurs œuvrant en faveur de l’égalité des genres puissent accéder à des données de qualité. Les auteurs du rapport ont indiqué que 64 % des parties prenantes interrogées étaient, d’une manière ou d’une autre, insatisfaites des données relatives au financement et à l’exécution des programmes en faveur de l’égalité des genres accessibles au public.

Le rapport reconnaît que l’IITA a un rôle important à jouer dans l’amélioration des données et formule les recommandations suivantes :

• Les donateurs doivent publier les informations relatives au marqueur de la politique d’aide à l’appui de l’égalité homme-femme établi par le CAD de l’OCDE conformément à la norme de l’IITA ; l’IITA doit fournir des instructions claires (par exemple, par l’intermédiaire de manuels ou de vidéos d’instruction) afin d’aider les agences signataires à utiliser le marqueur de la politique d’aide à l’appui de l’égalité homme-femme lorsqu’elles publient des données de l’IITA.
• Les donateurs doivent fournir la documentation sous-jacente pour expliquer les scores du marqueur de genre qui leur ont été attribués. Les signataires doivent être encouragés à inclure des analyses des disparités entre les genres dans les types de documents existants (par exemple, les documents d’évaluation, notamment de l’impact des avant-projets, et les documents de révision).
• Les donateurs doivent publier des données spécifiques à leurs activités et précises sur les groupes cibles (en indiquant notamment des caractéristiques concernant les groupes d’âge et la situation au regard du handicap par exemple), sur les objectifs et les résultats ventilés par genre (y compris les documents d’évaluations/de révision, en mentionnant leur fréquence de publication), et sur la localisation infranationale.
• Afin de mieux comparer les données, l’IITA doit encourager les éditeurs à indiquer clairement s’ils publient des données connexes sur d’autres plateformes et à inclure des liens.
• Pour mieux comprendre l’impact des activités publiées à l’aide des marqueurs de la politique d’aide à l’appui de l’égalité homme-femme établi par le CAD de l’OCDE, l’IITA devrait encourager les signataires à publier des champs de résultats.

Nous accueillons favorablement les recommandations claires et spécifiques visant à améliorer la disponibilité des données sur l’égalité des sexes publiées sur l’IITA et nous partagerons ce rapport avec le Groupe de travail des Nations Unies sur la transparence pour examen et suite à donner. Nous travaillerons également avec le conseil d’administration et le Secrétariat de l’IITA pour déterminer comment l’Initiative peut aider au mieux les organisations à publier et à utiliser des données relatives au genre de qualité.

Accélérer les progrès visant à réaliser l’égalité entre les genres en tant que droit fondamental est également essentiel afin d’atteindre les objectifs de développement durable. Ensemble, ONU-Femmes et l’UNICEF continueront de respecter leur engagement en faveur de la transparence dans toutes leurs contributions à la réalisation des droits fondamentaux des femmes et des filles.