« Les données sont indispensables à la prise de décisions et constituent le matériau de base des comptes rendus. En l’absence de données de qualité fournissant les informations nécessaires sur les domaines pertinents au moment opportun, il est quasiment impossible d’élaborer des politiques efficaces et d’en assurer le suivi et l’évaluation. »
Le Secrétariat de l’Initiative internationale pour la transparence de l’aide (IITA) salue l’éloquence avec laquelle le rapport récemment publié par le Groupe consultatif d’experts indépendants sur la révolution des données pour le développement durable (IEAG) souligne l’importance de l’existence de normes et principes mondiaux pour encadrer la révolution des données. Dans sa première recommandation, l’IEAG appelle à la création d’un consensus mondial concernant les principes et les normes : « Les mondes disparates des producteurs de données et de statistiques publics, privés et de la société civile doivent être réunis aussi vite que possible afin de renforcer la confiance des utilisateurs de données. Nous suggérons que l’Organisation des Nations Unies mette en place un processus permettant aux acteurs clés d’établir un “grand consensus sur les données” en faveur de l’adoption de principes relatifs aux normes légales, techniques, géospatiales, statistiques et liées à la confidentialité, ce qui contribuera, entre autres, à faciliter l’ouverture et l’échange d’informations ainsi qu’à promouvoir et à protéger les droits de l’homme. »
En sa qualité d’initiative multipartite placée sous la direction des Nations Unies ayant déjà élaboré une norme mondiale de données ouvertes pour la publication d’informations relatives à la coopération en faveur du développement, l’IITA peut apporter une précieuse contribution à ces efforts.
Un grand nombre des points clés mis en lumière par le rapport correspondent aux objectifs de l’IITA, notamment à celui de garantir la qualité, la convivialité et le niveau d’actualité des données. Comme l’indique le rapport, « pour être bonnes, des données doivent être pertinentes, précises, à jour, accessibles, comparables et produites sans aucune interférence politique ». Les connaissances et l’expérience acquises par l’IITA au cours des six dernières années pourraient se révéler utiles à l’avenir pour la réalisation de ce programme.
Le rapport souligne par ailleurs que « la comparabilité et la normalisation sont cruciales, car elles permettent de combiner des données de différentes sources ou périodes ; or l’utilité des données est proportionnelle à leur nombre ». Cette affirmation rejoint les idées portées par l’IITA.
Cependant, même si les normes mondiales peuvent jouer un rôle important, en ce qu’elles guident la qualité et l’orientation des données, c’est « le renforcement des capacités nationales qui constitue la véritable mise à l’épreuve d’une révolution des données », comme le déclare le rapport. Il en va de même pour l’IITA : son succès sera jugé à terme sur sa capacité à fournir aux décideurs aux niveaux national et infranational des données à jour, exhaustives et prospectives au sujet de la coopération au service du développement, dont ils ont besoin pour prendre des décisions en toute connaissance de cause, et sur sa capacité à fournir aux autres personnes les informations nécessaires pour demander des comptes aux décideurs.
Les objectifs de l’IITA ne seront vraiment réalisés que lorsque les données de l’IITA pourront être aisément associées à des données produites au niveau national afin de maximiser leur effet – par exemple pour la mesure des résultats. Comme l’explique cet article du directeur technique de l’IITA, « si des données relatives aux intrants et aux produits des activités de développement, venues du sommet, pouvaient être associées à des données ascendantes portant sur les effets de ces activités, collectées par les systèmes statistiques nationaux, l’efficacité du développement s’en trouverait grandement accrue ».
Toutes les parties prenantes de l’IITA peuvent contribuer utilement à la mise en place d’une véritable révolution des données en faveur du développement durable. Les donateurs peuvent indiquer les coordonnées géographiques de leurs activités conformément à la norme de l’IITA et communiquer des données structurées au sujet de leurs résultats. Les pays partenaires peuvent quant à eux investir en faveur de l’amélioration de la collecte des données par leurs systèmes statistiques nationaux. Enfin, la société civile devrait continuer à exiger des données ouvertes et de qualité, et les utiliser pour demander des comptes aux décideurs.