Hier, à Mexico, la séance sur la transparence organisée dans le cadre de l’atelier préparatoire de la réunion de haut niveau intitulé « Le travail n’est pas terminé : progresser vers l’atteinte des engagements de Busan », s’est bien déroulée. Les progrès accomplis dans la réalisation de ces engagements ont fait l’objet d’un débat animé. Lucretia Ciurea, chef de division auprès de la Chancellerie d’État de la République de Moldavie, a fait remarquer que le rapport de suivi du Partenariat mondial décrivait des progrès seulement modestes et que les besoins urgents n’étaient toujours pas satisfaits dans les pays. En Moldavie par exemple, la prévisibilité à court terme atteint seulement 65 %, tandis que 55 % des fonds seulement sont inscrits dans les budgets et que la prévisibilité à moyen terme ne dépasse pas les 40 %. Seuls 9 partenaires donateurs sur 26 publient leurs données conformément à la norme de l’IITA. Par ailleurs, bien qu’utiles à titre historique, les informations du système de notification des pays créanciers ne facilitent pas la planification nationale. Alors que la Moldavie souhaite automatiser les échanges de données entre l’IITA et sa plateforme de gestion de l’aide, Mme Ciurea a souligné que la qualité des données publiées était essentielle.
En tant que membre de l’équipe du Premier ministre de Madagascar, Isaora Zefania Romalahy a observé que le niveau de transparence était satisfaisant par rapport à d’autres principes du Partenariat de Busan. En revanche, il a indiqué que les données prévisionnelles, au moins pour l’année à venir, étaient cruciales. En réponse à une question posée par l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination concernant l’utilisation des données de l’IITA dans le pays, M. Romalahy a expliqué que, malgré l’absence d’automatisation du flux de données de l’IITA, Madagascar pouvait utiliser le registre de l’Initiative pour savoir quels fonds d’aide arrivent dans le pays sans transiter par les organismes publics et pour trouver les données des donateurs qui ne possèdent pas de bureau dans le pays.
Le Secrétariat de l’IITA a réitéré les commentaires de la représentante moldave en soulignant la nécessité d’améliorer la qualité des données pour en accroître l’utilisation. Le rapport de suivi du Partenariat mondial montre qu’il est possible pour les donateurs de publier des données de qualité, à jour, détaillées et prospectives, à l’image par exemple du Royaume-Uni, des Pays-Bas ou de la Suède.
Depuis l’estrade, le directeur général adjoint d’EuropeAid, Klaus Rudischhauser, a indiqué que l’Union européenne (UE) publiait déjà des données concernant plus de 8 000 de ses projets (soit 87 %) conformément à la norme de l’IITA. Il a aussi précisé que, suite à l’exercice de suivi, l’UE avait levé sa politique de non-divulgation concernant les futures dépenses. Le directeur général adjoint du Fonds de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) pour le développement international, Fuad Albassam, a insisté sur l’engagement de l’OPEP en faveur de la transparence, en précisant toutefois que cela n’était pas toujours simple.
Dans l’assistance, la directrice générale de Development Initiatives, Judith Randel, a souhaité que le principe de l’IITA « Publier une fois, utiliser souvent » – s’applique à d’autres flux de ressources visant à éradiquer la pauvreté. Ensuite, Monica Asuna, du Kenya, a soulevé le problème de la non-inscription de l’aide dans les budgets. Pour sa part, Juanita Olarte Suescun, de Colombie, a instamment invité les donateurs à ne pas oublier les engagements pris à Accra et à Busan – car les informations promises n’ont pas encore été reçues par les pays partenaires.
En guise de conclusion, Samuel Aggrey, du Ghana, a résumé les points évoqués ci-dessus et rappelé aux participants que la transparence était un projet commun auquel le Partenariat mondial pouvait apporter une contribution utile.
Alors que la réunion de haut niveau commence aujourd’hui à Mexico, l’IITA se prépare à installer son stand où aura lieu la démonstration de d-portal, l’outil de suivi des pays conçu par l’IITA et Development Initiatives. Nous invitons tous les membres de l’IITA à nous retrouver au stand 7 de l’espace d’exposition.