À mesure que s’approche la date limite pour la concrétisation des engagements pris au titre du Partenariat de Busan, nous dressons le profil des signataires de l’Initiative internationale pour la transparence de l’aide (IITA) qui montrent l’exemple en fournissant, comme demandé, des données à jour, exhaustives et prospectives. Aujourd’hui, Marc Schublin, directeur chargé de la responsabilité d’entreprise pour la Banque européenne d’investissement (BEI), explique la méthode de celle-ci pour publier des données à jour conformément à la norme de l’IITA.
En sa qualité de banque de l’Union européenne, la BEI prête annuellement environ sept milliards d’euros en faveur d’investissements dans les secteurs public et privé des pays en développement hors de l’Union européenne. Nos investissements contribuent à la croissance du secteur privé, à la transition vers une économie à faibles émissions de carbone, au renforcement de la résilience au changement climatique et au développement des infrastructures stratégiques. Ainsi, ils contribuent tous à la lutte contre la pauvreté et à la revitalisation des économies.
Nous avons décidé de devenir membres de l’IITA car nous sommes convaincus que la transparence est bénéfique pour le financement de l’aide et du développement, et que l’ouverture des données peut contribuer à la réalisation des objectifs de développement mondiaux.
La publication de données conformément à la norme de l’IITA nous a conduits à réfléchir à la manière dont nous pouvons améliorer la présentation de nos données et de nos projets sur notre site Internet, et établir des liens entre les différents outils en ligne qui contiennent nos données et nos documents. L’IITA a également joué un rôle crucial dans l’amélioration de la qualité de nos données et la sensibilisation de l’ensemble de notre personnel à la transparence. Les fichiers que nous avons communiqués à l’IITA sont de plus en plus téléchargés depuis que nous avons commencé à publier nos données, ce qui montre que nos données sont utilisées et que nos opérations sont devenues plus visibles.
La BEI est à la fois une banque et un organisme public. En raison de cette dualité, faire preuve de transparence au sujet de nos décisions, de notre travail et de nos efforts de mise en œuvre des politiques de l’Union européenne renforce notre crédibilité et notre responsabilité vis-à-vis des citoyens. La transparence contribue également à accroître l’efficacité, l’efficience et la durabilité de nos opérations, à renforcer notre politique de « tolérance zéro » vis-à-vis de la fraude et de la corruption, à garantir le respect des normes sociales et environnementales concernées par les projets que nous finançons et à promouvoir la responsabilité ainsi que la bonne gouvernance.
Nous venons de modifier notre politique en matière de transparence au terme d’un vaste processus de consultation publique. Notre nouvelle politique, qui nous engage toujours à respecter les normes les plus élevées en matière de transparence dans nos activités quotidiennes, fait explicitement référence à l’IITA.
En tant qu’institution financière travaillant souvent avec des clients du secteur privé dans un contexte de développement, la BEI a un modèle opérationnel et des pratiques qui diffèrent de ceux des agences d’aide traditionnelles. La plus grande difficulté que nous ayons rencontrée est le fait que l’IITA et sa norme d’établissement de rapports n’étaient pas conçues, à l’origine, pour une institution du type de la BEI. Par conséquent, avant de publier nos données, nous avons travaillé en étroite collaboration avec le Secrétariat de l’IITA et un groupe d’autres institutions de financement du développement afin de mettre en place des directives spécifiques à l’intention des organismes du secteur financier.
Parallèlement à cette démarche, nous nous sommes préparés en interne sur le plan technique : nous avons mis en place les systèmes nécessaires, évalué la disponibilité des données et défini les procédures de publication correspondantes.
Notre adhésion et la publication de nos données conformément à la norme de l’IITA ont été bien accueillies par nos partenaires et les parties prenantes. Elles ont renforcé notre coopération avec d’autres institutions européennes concernant les questions relatives à la transparence du développement. Nous avons déjà été contactés par plusieurs institutions financières travaillant elles aussi avec des clients privés dans le secteur du développement, et qui, envisageant de rejoindre l’IITA, nous ont demandé conseil.
La publication de données conformément à la norme de l’IITA ne s’est pas faite du jour au lendemain. Des ressources doivent d’abord être mobilisées : la transparence a un coût, et il faut du personnel et des systèmes pour faire fonctionner avec succès un processus de publication de données conformes à la norme de l’IITA. Mais cet investissement est rentable à long terme : après seulement six mois de publication de données conformes à la norme de l’IITA, nous pouvons déjà constater la rentabilité de cette démarche. Nous avons délibérément décidé d’automatiser autant que possible la communication de nos données au format requis par l’IITA afin de réduire autant que possible la charge de travail.
Dès le début de notre démarche, nous avons accordé une importance primordiale à la publication de données à jour. Nous avons donc informé notre personnel que les données entrées dans nos systèmes seraient très rapidement publiées en ligne sans aucune modification manuelle. L’automatisation du processus de publication nous a permis de mettre à jour les données publiées tous les mois.
Nous espérons que l’IITA continuera à accueillir ouvertement et avec souplesse les acteurs non traditionnels du secteur de la coopération en faveur du développement. Le paysage du financement du développement évolue. Une initiative telle que l’IITA pourrait donc jouer un rôle important en permettant à différentes sortes de parties prenantes de prendre part au programme mondial en faveur de l’ouverture et de la transparence.
Enfin, nous aimerions que les pays partenaires utilisent davantage les données de l’IITA.