L’organisation non gouvernementale néerlandaise Cordaid, depuis longtemps engagée en faveur de la transparence et des données ouvertes, est récemment devenue membre de l’Initiative internationale pour la transparence de l’aide (IITA).
Cordaid publie depuis 2013 des données conformes à la norme de l’IITA. En outre, l’organisation a lancé en 2013 un Tableau de bord des données ouvertes, qui permet aux utilisateurs d’accéder aux données par des interfaces se présentant sous forme de cartes et de graphiques.
Nous nous sommes entretenus avec Roderick Besseling, coordinateur des données ouvertes pour Cordaid, des raisons justifiant la promotion de la transparence par l’organisation et de l’effet qu’ont, à son avis, ses données ouvertes.
Félicitations pour votre adhésion à l’IITA ! Quelles sont les raisons de cette démarche ?
Nous sommes l’une des premières organisations aux Pays-Bas à avoir publié et à utiliser des données de l’IITA. Il nous a donc paru logique de ne pas nous contenter d’apporter un soutien financier à l’IITA, mais d’y jouer un rôle actif afin de promouvoir et de soutenir l’utilisation des données de l’Initiative par d’autres parties prenantes. Nous souhaitons également continuer à améliorer la norme et encourager un plus grand nombre d’acteurs à publier, mais aussi à utiliser les données de l’IITA.
Cordaid est convaincue que l’utilisation des données de l’IITA et des autres données ouvertes du secteur du développement international remet en question le statu quo et incite à un changement de paradigme dans les méthodes de travail de l’ensemble des parties prenantes. Ainsi, l’utilisation du format IITA nous permet à tous de faire preuve d’une responsabilité et d’une transparence accrues, ce qui favorise la coopération et la collaboration. C’est seulement à cette condition que nous pouvons réellement nous adapter aux réalités complexes de nos environnements de travail et faire participer toutes les parties prenantes à l’élaboration de solutions durables.
Quels bénéfices a tirés Cordaid de l’ouverture de ses données par le biais de l’IITA ?
Cordaid est l’un des principaux bénéficiaires de l’utilisation des données de l’IITA et des données ouvertes en général. L’IITA nous offre un cadre régissant la documentation des projets qui nous est utile aux fins de communication, de financement et de programmation. Nous avons fait de l’utilisation de la norme de l’IITA l’un des principes de notre organisation, qui constitue dorénavant un cadre normalisé pour le partage d’informations et de connaissances relatives aux projets.
L’ouverture de nos données nous a également aidés à gagner la réputation d’une organisation transparente, responsable et s’appuyant sur des données, qui encourage le recours aux données ouvertes dans son travail en faveur du développement. Cela nous a permis de mieux faire connaître nos projets auprès de nos donateurs privés et institutionnels.
Cordaid travaille avec de nombreux partenaires dans le monde entier. Comment les faites-vous participer à la démarche de l’IITA ?
Cordaid encourage activement l’utilisation des données de l’IITA par tous ses collaborateurs, mais nous nous rendons compte que des obstacles techniques ou des capacités insuffisantes peuvent empêcher certaines parties prenantes de participer. Dans la mesure du possible, nous offrons à nos partenaires locaux un soutien technique à la publication de données conformément à la norme de l’IITA. Nous informons également tous les acteurs qui travaillent avec nous, qu’il s’agisse d’autorités nationales, de partenaires locaux ou de bailleurs de fonds, que nous publions les informations relatives à nos projets conformément à la norme de l’IITA.
Quelle est, selon vous, la prochaine étape de la démarche de Cordaid en faveur des données ouvertes ?
À l’instar de nombreuses organisations, nous cherchons à mieux documenter et enregistrer nos résultats au sein des ensembles de données de l’IITA, en vue d’en faire des informations pertinentes et utiles. Bien sûr, cette tâche est loin d’être aisée ; il me semble d’ailleurs qu’elle mobilise actuellement les efforts d’un grand nombre de parties prenantes.
Nous souhaitons aussi promouvoir, soutenir et intégrer à nos processus organisationnels d’autres initiatives en faveur des données ouvertes, par exemple l’Open Contracting Partnership, l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives et le Langage d’échange humanitaire.
Enfin, avez-vous des conseils à adresser à d’autres organisations non gouvernementales qui souhaiteraient accroître leur transparence ?
Commencez à publier vos données, tout simplement. Plus vous publierez, plus vous apprendrez. N’ayez pas peur de communiquer pour la première fois des données relatives à un projet conformément à la norme de l’IITA. Soyez fiers de votre travail, montrez aux autres ce que vous faites, et montrez aux membres de votre personnel ce qu’ils font. C’est seulement en commençant à publier vos données et en augmentant la transparence de votre organisation, que vous pourrez améliorer la procédure de l’IITA au profit de votre organisation. Enfin, et surtout, considérez les données ouvertes non comme une fin, mais comme un moyen vers une fin. Vous devez les voir comme un outil permettant d’atteindre un objectif, comme des éléments probants sur lesquels fonder vos décisions. Utilisez vos propres données, mais aussi celles d’autres organisations, et si ces données ne sont pas d’assez bonne qualité, encouragez ces organisations à publier plus de données et aidez-les autant que possible.
Si vous souhaitez en apprendre davantage sur la manière d’accroître la transparence de votre organisation, publier vos données selon la norme de l’IITA ou en devenir membre, veuillez consulter notre site Internet www.aidtransparency.net ou nous contacter à l’adresse [email protected].