Cet article a été rédigé par Tanaka Nyamadzawo de Bond, réseau britannique d’organisations œuvrant au développement international.
Aimeriez-vous pouvoir, en un seul clic, chercher et consulter des informations concernant plus d’un million de projets d’aide humanitaire et de développement international dans le monde entier ? C’est désormais possible.
La norme relative aux données ouvertes de l’Initiative internationale pour la transparence de l’aide (IITA) fournit une plateforme où les membres de toutes les communautés d’aide humanitaire et du développement international peuvent partager des données sur leurs activités. Il est ainsi possible d’accéder à des informations cruciales sur les projets en cours (nature, emplacement, origine du financement et résultats obtenus). Ces données « volumineuses », gratuites et libres, peuvent être utilisées par tout un chacun. L’initiative, qui a récemment accueilli son 800e membre, comptait en juillet 2018 563 organisations de la société civile signataires.
Les organisations de la société civile ne se contentent pas de partager ces données, elles les utilisent également. Les informations fournies par les données de l’IITA dans le cadre de notre secteur d’activités reposent sur quatre axes.
Informer la société civile
La manière dont les données éclairent le travail des organisations est déterminante pour garantir que les activités en cours améliorent les processus de données existants.
Mme Aria Grabowski, d’Oxfam Amérique, a travaillé à plusieurs formations destinées aux membres de la société civile et aux groupes médiatiques en Ouganda, ayant pour objectif de les familiariser avec les méthodes d’analyse et de segmentation des données, susceptibles d’accroître le volume et la qualité des informations.
Les participants à la formation ont utilisé d-portal, une plateforme de visualisation qui permet tant aux fournisseurs de données qu’aux utilisateurs d’examiner de manière approfondie les données relatives à un million d’activités d’aide humanitaire et de développement. La création d’une formation de ce type a permis aux participants d’apaiser leurs doutes et d’apprendre les uns des autres.
Informer les journalistes
L’IITA est de plus en plus perçue comme une source de données et non seulement comme une plateforme qu’utilisent les organisations publiant leurs données.
À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse 2018 à Accra, Winnie Kamau, journaliste de données, et Lea Zoric, spécialiste de la communication sur l’IITA au PNUD, ont dirigé un atelier destiné aux journalistes. Axé sur le thème de la conférence, à savoir le développement durable, il avait pour but de familiariser les journalistes avec les données et de leur montrer différentes façons de les utiliser.
Les réactions des journalistes à l’issue de l’atelier étaient positives et certains envisageaient de s’intéresser de plus près aux données et de leur consacrer éventuellement plusieurs articles. Les signataires de l’IITA ont en outre été invités à considérer cette nouvelle utilisation potentielle comme l’occasion d’améliorer l’intégrité de leurs données.
Éclairer la collaboration
Plan Nederland est l’une des cinq organisations néerlandaises réunies au sein de l’alliance « Yes I Do » pour lutter contre les inégalités entre les sexes et les normes sociales dévolues aux hommes et aux femmes et qui publient leurs ensembles de données conformément à la norme de l’IITA.
L’organisation a utilisé l’outil d’analyse commerciale Power BI pour créer un tableau de bord numérique utilisant les données de l’IITA. Ce tableau de bord fournit un aperçu régulier des progrès des projets et définit les rôles au sein de l’alliance. Grâce à cet outil centralisé, les cinq organisations ont obtenu des informations essentielles et partagé des données regroupées dans une structure cohérente.
Éclairer la prise de décisions
La campagne mondiale en faveur de la transparence de l’aide, Publish What You Fund, n’a de cesse de plaider pour une utilisation des données visant à éclairer la prise de décisions. Elle a montré à l’aide d’exemples comment publier des ensembles de données sur l’aide étrangère de meilleure qualité en s’appuyant sur un projet qui étudie les répercussions potentielles de la diminution de l’aide fournie par les États-Unis à quatre pays.
Publish What You Fund a d’abord cartographié le paysage des données afin de comprendre qui fait quoi et où. L’exemple du Cambodge, où les données du système de gestion de l’information sur l’aide (SGIA) ne concordaient pas avec celles de l’IITA (voir ci-après), souligne l’importance que revêt l’amélioration des ensembles de données. Cette divergence était en grande partie due au fait que certains des principaux donateurs n’avaient pas inclus d’informations relatives aux versements.
L’IITA ne peut pas être la seule source de données, mais couplée à d’autres initiatives, elle peut fournir des renseignements capitaux qui ne sont pas à la portée de tous les systèmes de gestion de l’information. « Il est difficile de brosser un tableau complet des flux d’aide dans un pays car tous les donateurs ne publient pas des données complètes et accessibles en temps utile – certains n’en publient d’ailleurs pas du tout » déclare James Coe, de Publish What You Fund. « Malgré les lacunes, les données disponibles fournissent néanmoins de nombreux renseignements utiles sur les programmes. Dans certains pays, l’IITA était ma seule source d’information. »
Si vous souhaitez publier des données conformément à la norme de l’IITA, consultez nos formations accessibles à tous (en anglais) : Comment publier des données conformément à la norme de l’IITA et Comment publier en ligne des données conformément à la norme de l’IITA.